FITNESS

Avec ce triptyque, Paolo Topy évoque le Fitness, le bodybuilding. Ces activités et les pratiques parfois extrêmes qui leurs sont associées participent d’une certaine forme de sacralisation du corps et de l’identité du pratiquant. Le corps, participant d’une sociologie collective comme dans les sociétés dites « primitives », s’efface au profit d’une sphère beaucoup plus restrictive, celle d’une sociabilité intérieure à la fois individualiste, solitaire et pour le moins narcissique. Ces nouvelles valeurs, indissociables de notre société occidentale, sont pourtant masquées sous des apparences trompeuses, celles d’un corps qui serait montré aux autres, partagé avec les autres. En fait, simplement exhibé, il devient le symptôme d’une sous culture dont il formerait le centre et ou le lien social se distend. Etonnamment, la castration dont il fait bien involontairement l’objet révèle cette métamorphose inquiétante de l’être qui ne partage plus mais consomme. L’adepte de telles pratiques, satisfait voire fasciné, dévore sa propre image et cherche, souvent désespérément, à l’être par l’autre dans un jeu qui se voudrait hypnotique. La chaire partagée devient triste et viande à consommer, éloignée du discours gymnique moralement propre qui sous tend ce type d’activités.