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CLINIC

Note d’intention : CLINIC
Avec ces trois images, j’ai souhaité évoquer la fragilité de la vie, de nos destins d’êtres humains. J’ai repris un thème récurent dans l’art occidental, celui de la nature morte. Chacune de ces images à été prise dans un environnement volontairement aseptisé, froid, celui d’un hôpital ou d’une clinique reconnaissable au carrelage blanc, au mobilier de métal et de verre et aux instruments nécessaires aux soins des patients. Toute présence humaine y a été bannie. Seuls les objets évoquent ces humains au travers de leurs souffrances physiques et morales et la manière que l’on a d’y faire face afin de tenter du mieux que l’on peut de les soulager. Les fleurs sont présentées dans de simples verres à boire. Ceux utilisés, sans doute, par les patients eux-mêmes pour étancher leur soif, des verres portés à leurs lèvres par le personnel ou par leurs proches. Il s’agit d’un geste parmi les plus simples et les plus humbles et des plus émouvants, un geste qui dit l’attention portée à l’autre. Ce sont de simples fleurs sans doute amenées par ces derniers, ou des amis venus leur rendre visite et qui inexorablement se fanent évoquant la finitude de toute chose. Malgré tout, ces fleurs sont belles. C’est sans doute leur fin inexorable qui les pare de ces nuances bien particulières, particulièrement riches, qui les rendent si touchantes et fascinantes. De même, c’est dans ces moments de finitude, de tristesse, de douleur que patients, proches et amis et personnel soignant ont la possibilité d’entrevoir toutes la palette des sentiments parfois troublants qu’offrent ces moments difficiles pour ceux qui les vivent et les partagent. Ces sont, étrangement, parmi les moments les plus difficiles de leur vie et les plus beaux. Des moments ou la fragilité des uns et des autres se révèlent et se rencontrent faisant tomber les masques des certitudes, des faux-semblants, des contingences et révélant la beauté de l’expérience de la vie et, étonnamment, de la mort.